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L'inespérée
L'inespérée
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31 mars 2011

Fatum

Autour de moi, j'entends souvent : "Si je voulais, je pourrais sortir avec quelqu'un, comme ça, pour une nuit..."

Mais ils semblent ne pas vouloir le faire. Pas envie de vivre une histoire sexuelle passagère.

Ils ne savent pas la chance qu'ils ont. Ils n'osent pas aller provoquer les choses.

Moi, ce n'est pas que je ne voudrais pas... C'est que je ne peux pas.

Je n'ai malheureusement pas la liberté de m'offrir ces libertés.

Après, c'est sûr que ce n'est pas non plus mon idéal.

Mais quand même... Rattraper le temps perdu, ma jeunesse inutile, inutilisée.

Et puis même si c'est passager, ça n'empêche pas les sentiments. J'en sais quelque chose.

Ce n'est pas la quantité qui fait la force d'un amour. Et quantité de quoi ? De mois, de rapports ?

Et qui décrête qu'une histoire sera passagère ? On ne le sait pas avant de s'y confronter.

Non... De toute façon moi c'est différent : à chaque fois, j'ai aimé absolument.

Et puis, j'ai de la chance : après tout ce temps, je ne crois plus trop en l'amour, et je me suis habitué à ne pouvoir faire quoi que ce soit qui réponde à mes désirs les plus profonds (comme flâner dans ma ville, passer des journées à déambuler pour faire des photos, voir des amis et partager des activités avec eux, du sport, faire des rencontres les plus diverses et enrichissantes, aller à des concerts, dans des bars, dans des soirées, au cinéma, ou monter un groupe et donner des concerts, faire de la scène, partir en tournée - ce à quoi je me destinais quoi - écrire et réaliser des films, voyager, avoir des enfants, faire des projets, aller vivre ailleurs, commencer ma vie...)

Donc je crois être en mesure de vivre des aventures éphémères et décevantes.

Pour moi ce serait une certaine idée du bonheur.

J'aimerais bien pouvoir partager ma petite vie avec des demoiselles, pendant une nuit, une journée, un week-end, une semaine, deux semaines, un mois, trois mois, un an...

Le temps qu'elles se lassent. Le temps qu'elles jugeraient suffisant pour me jauger.

Comme la dernière qui a bien voulu de moi, finalement.

Malgré sa fuite au bout de dix jours, j'ai eu droit à un petit détour au pays des merveilles.

Je pense que je saurais m'adapter à ce mode de vie, le cas échéant. Choir, j'ai l'habitude.

Mais... faire des rencontres, respirer autre chose que ma décrépitude, avoir en tête autre chose que mon angoisse existentielle, voir quelqu'une vivre sous mes yeux, retrouver l'impression d'exister, goûter la nouveauté, attendre le retour de la belle, apprendre les diverses facettes de la femme sous des visages et des corps différents.

Des identités multiples, et toutes remarquables. Multiplier les expériences, les erreurs, pour mieux les éviter.

Et peut-être me rapprocher à chaque rupture d'un amour plus fort que les autres. De l'Inespérée.

J'aime tellement les femmes et l'amour que je suis prêt à les aimer toutes les unes après les autres.

Autant dire aucune véritablement, puisque ce serait un mouchoir de soie posé sur ma solitude.

Mais je ne peux me résigner à penser que je ne pourrai plus jamais aimé et être aimé.

Alors j'ose exprimer l'idée. Pour espérer provoquer les faveurs du destin.

 

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Commentaires
S
En lisant ton dernier commentaire (de 19h43), je me dis que j'aurai pu l'écrire mot pour mot.<br /> <br /> Mis à part le fait que je n'ai pas le sentiment, en ce qui me concerne, que c'est complètement inaccessible. Je ne sais juste pas comment y accéder. Et c'est pour ça que je me suis attardé sur ton billet. A la recherche de fragments de réponses.<br /> <br /> Merci d'avoir pris le temps d'échanger. Je te souhaite également de parvenir à trouver ce que tu cherches.
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L
Au fait, je te souhaite de trouver la belle histoire qui t'attend, la page blanche en quête de stylo ;)
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L
Oui, je suis mon propre geôlier, puisque j'ai une phobie qui m'empêche de pouvoir vivre librement.<br /> Mais sur le fond du sujet, l'envie de butiner vient aussi de la frustration d'avoir vécu peu d'histoires, et sur le tard, donc de ne pas me sentir aimable, alors que je me crois fortement aimable. Etant aimant comme je le suis, même sans objet à cet amour, ça me semble une évidence. Mais envisager les choses plus simplement qu'avant. Envie de vivre une adolescence, enfin. J'aimais en adulte, avant, les choses étaient graves avant d'exister, et du coup il n'existait rien, par ma faute. J'ai envie d'aimer comme un enfant maintenant. De façon plus légère. De jouer un peu. D'inverser les choses. De réinventer ma façon d'aimer.<br /> Mais le problème majeur est que je n'y ai de toute façon pas accès, donc tout cela est un peu du vent...
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S
Finalement ça ne tient vraiment pas à grand chose : une "simple" histoire choix.<br /> <br /> Ou plutôt une succession de choix. A chaque choix une prise de risque, plus ou moins calculée, plus ou moins impactante, mais toujours à assumer à la fin. <br /> Peut-être qu'il faudrait ne pas choisir, et accepter d'être irresponsable de son destin. Laisser les choses comme elles viennent, laisser l'autre guider. La seule chose à assumer serait globalement un sentiment d'impuissance. En suis-je capable ?<br /> <br /> Quand vous dites que vous n'avez pas la liberté d'accéder à cette volonté de vivre les choses autrement, cela signifie-t-il qu'il y a des éléments extérieurs qui vous en empêche, ou vous êtes votre propre geôlier ? Je vous pose cette question parce que j'essaye de comprendre mes propres choix, mes fautes de parcours, afin d'essayer de pas me planter la prochaine fois. Ou plutôt de faire les choix qui me correspondent, et pas qui représentent un idéal, ou répondent au simple besoin de faire plaisir à l'autre, ou pire des choix qui ne répondent au besoin de personne.<br /> <br /> Quand j'ai lu votre billet, je me suis dit "oui ! moi aussi c'est ça que je veux aujourd'hui !" Je veux avoir la possibilité de sortir de ce que j'ai toujours connu. L'amour inconditionnel. L'amour idéalisé. L'amour presque trop calculé.<br /> J'ai envie de l'éphémère qui pourrait se transformer en durable, mais surtout sans que je m'en pose la question. J'ai envie de butiner, de me poser, de ressentir les choses avec l'autre, les autres qui sait, vivre ces choses, sans m'interroger sur la façon de les vivre. <br /> Aujourd'hui c'est ce que je désir, et j'en ai surtout besoin. <br /> <br /> Mais est-ce que j'en suis capable ? Est-ce que j'ai cette liberté dont vous parliez ? Est-ce que cette façon de vivre les choses est ancrée en nous, ou est-ce que cela peut s'acquérir avec le temps, en modifiant sa perception des choses, en comprenant certain mécanisme, notamment ceux qui amène à faire tout ces choix.<br /> <br /> C'est toutes ces questions que votre billet a suscité. Merci.
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L
Choisir d'y croire encore et toujours, malgré tout. Malgré le rien, obsédant, la prédominance de leur absence. Ou pas.
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