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L'inespérée
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12 septembre 2009

Les ombres voisines

Le thème de la voisine est donc devenu un de mes thèmes de prédilection. Voici un de mes premiers textes écrits sur le sujet, que j'avais illustré de photos en N&B.

Pendant quelques semaines, je me suis retrouvé immobilisé chez moi, et en m’adonnant régulièrement à l’observation de la vie quotidienne de mon voisinage, j’ai pu m’apercevoir que les ombres ont une vie parallèle, qui nous échappe, qui leur est propre et qui diffère bien souvent de celle de la personne dont ils sont la silhouette projetée. Mais les ombres sont pourtant bien obligées de se plier à la réalité de leur condition, qui est réglée par une autre volonté que la leur, ce qui parfois peut porter ombrage à leur bonheur.
Ainsi, j’ai découvert un beau jour l’ombre de mon voisin d’en face s’était éprise de l’ombre de sa jeune voisine…
Après une courte période durant laquelle ses tentatives d’approche se confrontèrent à un mur de silence, la jeune ombre succomba elle aussi, et je pouvais les contempler qui se prenaient la main, dans le dos de leurs deux maîtres respectifs, et s’embrassaient de manière langoureuse, à l’insu de ( presque ) tous, en faisant bien attention de ne pas être démasqués.
Pour ce faire, il leur fallait s’aimer discrètement et cacher leur passion – qui chaque jour prenait davantage de force et de place en leur cœur – à mes deux jeunes voisins – qui auraient peut-être voulu s’aimer eux aussi, mais qui se le dissimulaient l’un à l’autre.
Mais hélas, par un jour gris sans soleil, un jour sans ombre, mon voisin déménagea et son ombre ne put même pas dire un dernier adieu à sa belle. Alors, les soirs où la lumière se fait rasante sur les trottoirs, entre le moment où il sortait du travail et le moment où il rentrait chez lui, je pouvais voir – assez imperceptible mais chaque fois plus téméraire – l’ombre de mon ancien voisin qui s’allongeait de toutes ses forces pour ramper jusqu’à la porte de ma voisine… mais en vain. Eut-il réussi à atteindre la sonnette que cela n’aurait de toute façon servi à rien. D’autres fois, c’était son ombre à elle qui tentait d’ouvrir les volets de la maison abandonnée.
Leurs tentatives demeuraient malheureusement infructueuses : ils n’arrivaient même pas à allonger leurs corps pour atteindre la sonnette de l’autre…à peine parvinrent-ils un seul soir à se frôler du bout des doigts, une ultime fois.
Ah, quel spectacle navrant que celui d’une ombre pleurant sa bien-aimée ! Tant et si bien qu’à la fin, ils moururent de chagrin et montèrent au ciel, au royaume des ombres, où ils purent enfin vivre leur amour, loin du fardeau des hommes, qui maintenant devaient vivre sans leurs ombres, par faute de ne pas avoir su écouter leur cœur qui leur montrait où se trouvait l’amour...

Bon, j'ai un peu honte, c'est pas hyper bien écrit...

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